Résidence: Montréal, QC
Ernest Pinet
Ernest naquit à Bertrand le 11 juin 1933, dernier enfant de Théotime et Marie-Anne. Jeune garçon il passait ses hivers chez sa soeur Philomène, de treize ans son ainé, lorsque le mari de cette dernière, Léo Pinet, partait pour les chantiers. Cette situation eut pour conséquence des liens très proches avec la famille de sa plus vieille soeur. Huit ans seulement le séparait du fils aîné de la famille, Jean-Claude. Il était perçu affectueusement par les enfants de sa soeur comme le frère aîné.
Dès son entrée à l'école, Ernest se rend compte qu'il aime apprendre. Il réussit très bien mais doit quitter l'école à l'âge de 15 ans alors qu'il était en neuvième année. Une situation de conflit existe avec son enseignant et il sait qu'il ne peut en sortir gagnant. Il trouve un premier emploi d'été à bûcher pour Livain Cormier. Durant l'hiver 1948-49, il travailla chez son beau-frère Léo sur la ferme. En 1950, il tenta sa chance comme bûcheron dans la région de Bathurst. L'aventure dure deux semaines. Au printemps 1951, il travaille à la Gorton Pew. Il est responsable de la pesée des camions. Le 12 juillet 1951, il se rend à Montréal pour les noces de son frère Octave et décide d'y demeurer. Comme premier travail il doit creuser une cave. C'est le 26 juillet, jour de la fête de Sainte Anne. Il se dit qu'il peut trouver mieux. Très vite, il se sent confortable dans la grande métropole. Ignorant les conseils de ses frères, qui n'arrêtent pas de lui répéter qu'il est dangereux de s'aventurer trop loin, il se rend au Centre d'Emploi sur la rue Saint-Urbain. Il fait valoir le fait qu'il est bilingue et on lui offre un emploi comme journalier à l'Hôpital Saint Mary, sur Côte des Neiges.
Il quitta cet emploi pour aller travailler à Val D'Or dans les chantiers. Regrettant cette décision, il gagna tout juste assez pour payer son billet de retour par autobus à Montréal. Après quelques semaines, il trouva un emploi comme journalier chez Ferro Métal où travaillait son frère Octave. On est en octobre 1951. De journalier il devint opérateur de machinerie lourde. Après trois ans au service de cette compagnie, il commença par les petits à faire de la soudure, métier qu'il adopta, se spécialisant par des cours du soir pour devenir un soudeur spécialisé. Il devint membre de l'union de chaudronnier-soudeurs International Brotherhood of Boilermakers, Iron Ship Builders, Blacksmiths, Forgers and Helpers en avril 1957. Il allait demeurer membre de cette union pendant 43 ans.
Le 7 novembre 1956, il s'est fait écrasé contre un mur par une grue qu'il conduisait. Il débarqua pour ouvrir les portes et à son insu un autre employé a pris les commandes de la grue. Il y avait tellement de bruits qu'Ernest n'a pas entendu la grue l'approcher et fut coincé entre le grue et la porte. Il fut transporté à l'hôpital sans connaissance et reçut les derniers sacrements durant la nuit. Il avait le bassin écrasé, des hémorragies internes mais heureusement la colonne vertébrale n'avait pas été touchée. Il dut, par la suite, porter un corset d'acier pendant 5 ans. Il reprit le travail en avril de l'année suivante. Il y demeura jusqu'en novembre 1971. De 1968 à 1971, Ernest livrait des pizzas les fins de semaines pour joindre les deux bouts. Ses deux fils étaient de bons joueurs de hockey et ce revenu additionnel lui permettait de leur acheter l'équipement adéquat. Il se mit donc à la recherche d'un travail plus payant. Il décida de travailler dans la construction. Son premier contrat fut pour la compagnie Toronto Ironworks en novembre 1971. Il était à l'époque spécialisé en soudure mécanisée. En 1984, il suivit une formation en soudure d'aluminium et d'acier inoxydable ce qui lui donna la chance de voyager à la grandeur du pays. Il poursuivit sa carrière jusqu'en 1997 alors qu'il prit une semi- retraite. Par la suite, il accepte quelques contrats de courte durée jusqu'en 1998 alors qu'il prit sa retraite.
À son arrivée à Montréal, Ernest avait pris chambre et pension chez son frère Octave, au 10334 rue Chambord, voisin de Anselme Lebreux. Ernest, très sociable, s'était vite lié d'amitié avec les garçons Lebreux qui l'avaient invité au mariage de leur soeur. Là, il fait la rencontre d'une cousine des Lebreux, Anne-Marie Brousseau affectueusement appelé Galie. Cette dernière n'est pas impressionnée. Ernest n'est pas son genre, mais ses frères ne cessent de lui dire qu'il pourrait être un bon parti. Elle accepte finalement de sortir avec lui et elle succombe à son charme.
Galie était née le 1er septembre 1929 à Petite-Vallée en Gaspésie la troisième d'une famille de 14 enfants. Ses parents opéraient le Bureau de poste du village. À 15 ans elle dût laisser l'école pour s'occuper de ses frères et soeur, sa mère étant prise au Bureau de poste. À 20 ans en 1949, elle décide de partir pour Montréal où elle accepte un poste de bonne dans une famille de 5 enfants et 3 adultes. Après un an et demi elle est épuisée et doit quitter son emploi. Elle travaille ensuite dans chez Grover Mills une manufacture de vêtements. Elle y travaille jusqu'à son mariage. En 1950 la famille Brousseau en entier laisse Petit-Vallée pour venir s'installer à Montréal rue Des Érables. En 1952 ils s'installent rue Hogues et en 1956 rue Hamel.
Ernest et Galie convolent en juste noces à Montréal, le 2 octobre 1954. Le couple s'installe au 10350 rue Chambord. Un premier enfant, une fille qu'ils nommeront Sylvie, est née le 27 juin 1955. Le couple déménage au 10186 rue Berri toujours dans le même quartier. Un premier fils, Fernand va naître le 3 septembre 1958. Le 1er mai 1960, toujours à Ahuntsic, la petite famille s'installe au 10170 rue Hamel, logement voisin des parents de Galie. Ils vont y demeurer 30 ans. Le petit dernier, de la famille, Bernard, nait le 27 juillet 1962.
Sylvie a épousé Guy Charbonneau (Jean-Denis et Fabiola Perreault) le 8 avril 1978 à Montréal. Ils se sont installés à Châteauguay. Ils ont deux enfants; un fils Marc (n 27 01 1982) et une fille Marie-Ève (n 28 10 1989).
Fernand Tout jeune Fernand rêvait de devenir instructeur dans le baseball. Vers l'âge de 9 ans, Fernand débute comme joueur de baseball dans la catégorie Moustique. À la fin de son stage dans cette catégorie, il est sélectionné pour l'équipe d'étoiles. À 11 ans il passe au rang Pee Wee et à 13 ans au rang Bantam A. En 1973, il fait un séjour dans le AA et participe aux Jeux du Québec à Rouyn-Noranda. Son équipe (Montréal-Concordia) se mérite la médaille de bronze. Il termine son apprentissage dans les rangs mineurs au sein de la catégorie Midget A alors qu'il participe pendant trois ans au Tournoi provincial invitation Laval où son équipe remporte la victoire en deux occasions. À 18 ans il participe au camp d'entraînement du Concorde de Laval de la ligue de baseball junior du district de Montréal et se mérite un poste de voltigeur gauche. À la fin de cette saison - où il ne joue que 20 parties sur 42 dû à une blessure - Fernand joue comme arrêt-court. En 1978 il obtient un poste régulier d'arrêt-court. (À vérifier le reste) Fernand a aussi joué au hockey dans les rangs Moustiques au Juvénile avec les Braves D'Ahuntsic.
Comme carrière Fernand avait d'abord choisi les sciences pures. Après un an et demi d'étude dans ce domaine, il décide de faire un changement et entreprend des études en technique d'architecture et il reçoit son DEC en 1980. Il accepte un poste chez Angou. Steel Peu de temps après il accepte une offre d"emploi pour la ville de Montréal, au service des bâtiments. Il poursuit des études universitaires à temps partiel et obtient un baccalauréat en sciences informatiques en 1999.
Il a épousé Suzanne Blanchet le 5 septembre 1992 à Saint-Paul de la Croix à Montréal. Il sont les parents de Pierre-Alexandre (n 28 08 1993).
Bernard a épousé Céline Rivet. Ils sont les parents de Maxime (n 10 04 1986). Ils se sont pas la suite séparés. Il vit présentement avec sa deuxième conjointe, Sylvie Duguay.
Les enfants étaient encouragés à participer dans les activités qui les intéressaient. Les deux garçons ont évolué dans les équipes de hockey. Ernest livrait de la pizza les soirs et les fins de semaines afin de pouvoir acheter aux enfants le nécessaire pour leurs activités. C'était en famille qu'on se rendait aux activités.
En 1974, Galie décide de retourner travailler à l'extérieur. Elle commence chez Mario's Bar comme . Elle y demeure 6 mois. En février 1976 sa belle-soeur, Fleurette, achète un restaurant . Elle demande à Galie de travailler pour elle. Cette dernière accepte et elle y reste jusqu'en juillet 1978.
Le bénévolat était partie intégrante de la vie familiale chez les Pinet. Ernest fut directeur du comité social des Braves d'Ahunsic pendant 8 ans, soit deux mandats de 4 ans. Cette association regroupait jusqu'à 450 jeunes joueurs de hockey de tout âge jusqu'à 17 ans. Ernest avait comme responsabilités les levées des fonds, l'entretien de l'équipement et l'organisation du festival de fin d'année alors qu'on récompensait les joueurs pour leur participation et leur performance. Il fut aussi très actif au sein de la paroisse Saint-Paul-de-la-Croix comme sacristain suppléant, comme servant de messe pendant 24 ans et comme marguillier de 1983 à 1986.
Galie fut présidente du comité féminin des Braves pendant 12 ans. Elle devait voir à l'entretien des uniformes et à l'organisation des fêtes. De 1979 à 1992, Galie prépare les desserts pour la popote roulante de son quartier, un service de repas chauds livrés à la maison. En 1991, elle ouvre la Cantine Saint-Paul-de-la-Croix, une soupe populaire au sous-sol de l'église. À chaque vendredi midi on y sert en moyenne 120 repas pour les nécessiteux. Le 18 mai 1997, Galie est victime d'une infarctus et doit ralentir ses activités. Elle cesse son implication à la Cantine et celle-ci ferme ses portes.
En1990, Ernest et Galie doivent abandonner leur logement du 10170 rue Hamel car les propriétaires doivent démolir pour faire place à une nouvelle construction. Ils s'installent tout près au 10379 rue Péloquin. Huit ans plus tard, ils aménagent dans le logement voisin au 10357. En 2000, trouvant leur logement trop grand, ils trouvent au 10153 rue Sacré-Coeur, toujours dans le même quartier, un plus petit logement à concept ouvert.
En 1996, Ernest et Galie font l'acquisition d'une roulotte de voyage et dès la printemps 1997, ils le font installer au Camping Colibri à Bertrand, village natal d'Ernest. En juin, ils y aménagent. Galie, à peine remise de son infarctus, préfère y vivre sa convalescence.
La famille et les amis du Nouveau-Brunswick viennent à tour de rôle rendre visite à Ernest et Galie. Ces derniers, qui les reçoivent avec chaleur et affection, ont vite une renommée comme des hôtes remarquables et infatigables. Les talents culinaires de tante Galie et la facilité qu'avait oncle Ernest de guider les visiteurs dans la grande métropole faisaient le bonheur de ces derniers. Avec leur joie de vivre et leur sens de l'humour c'était la fête. L'année de l'Expo, 1967, ce fut l'achalandage chez les Pinet. Pendant toute la durée de l'Expo, l'appartement de la rue Hamel s'est transformé en gîte du passant où on offrait gratuitement le logement, la bouffe et le service de taxi-guide. Les enfants faisaient aussi leur part comme guide.