Le texte suivant est tiré du livre Paquetville - pays de buttes et d'érables de l'historien et recherchiste Mgr Donat Robichaud.
Le moulin de William Pinet (1872-1958)
William Pinet est né à Haut-Bertrand le 28 avril 1872 d'Anthime Pinet et de sa première épouse Mathilde Thériault. Les temps étaient durs et il fallait que chacun dans la famille se dérouille pour vivre. William avait un frère Octave, de deux ans son aîné, qui était parti travailler à Berlin,
À 14 ans, William partit travailler à Berlin, N.H. où se trouvait son frère aîné Octave. Il trouva de l'emploi chez un marchand de l'endroit, comme garçon à tout faire. Comme il ne savait ni lire ni écrire, il apprit à signer son nom, puisqu'il devait parfois faire la livraison dans la ville. Ce fut toute l'étendue de son instruction.
Son frère Octave, comme bien d'autres, était parti trouver du travail, mais avec l'intention de s'en revenir. En fait, Octave était revenu à Haut-Bertrand conclure le marché pour acheter une terre à Millville, maintenant Trudel. Par un malheureux hasard, il se trouvait en décembre 1887 une des infortunées victimes du Caraquet Flyer qui connut un désastreux accident en franchissant le pont Mclntosh à Ste. Anne-du-Bocage, causant la mort de huit personnes. William était venu aux funérailles et, grâce à ses économies, fit l'achat du terrain à la place de son frère. Comme il n'était âgé que de seize ans, il retourna à Berlin continuer son travail.
Quelques années plus tard, vers 1892, il fit la connaissance d'une jeune veuve qu'il épousa vers1892. C'était Joséphine Joncas, fille de Napoléon Joncas née au Québec le 11 mai 1875. Napoléon avait épousé à Saint-Romuald, près de Québec le 24 avril 1906? (probablement vers 1870), Félicité Cadorette. Joséphine avait épousé le 19 juin 1906? (probablement vers 1889) dans l'église Sainte-Anne de Berlin, New Hampshire, Alfred Gosselin, fils de Jean Gosselin et Anastasie Nadeau qui s'étaient mariés le 27 février 1854 à Saint-Henri, P. Q., et de qui elle avait deux enfants: Anoitnette et Frédéric.
William et Joséphine eurent deux enfants nés à Berlin. En 1897, William et sa petite famille décident de revenir habiter sa terre à Trudel. C'est là que 4 autres enfants naîtront et en février 1928, Joséphine décède. Cinq mois plus tard, le 18 juillet 1928 à 56 ans, William épousait Edith Branch
Si William ne possédait pas d'instruction académique, il avait acquis de son expérience aux États-Unis des connaissances bien utiles. Il avait acquis sans doute une bonne connaissance de l'anglais, ce qui devait lui servir dans le milieu des affaires et des chantiers. Mais surtout, il avait acquis le sens des affaires, de l'épargne et enfin une grosse capacité de travail.
Dès son retour à Paquetville, William avec ses enfants s'applique à mettre sa terre en valeur, défrichant, cultivant, puisqu'en 1917, on rapportait: «William Pinet, de Millville, vient de se procurer une batteuse munie d'un moteur à gazoline, une moissonneuse-lieuse et une arracheuse»?
Durant l'hiver il se rendait dans les chantiers, jusqu'au Cap Breton avec une équipe d'une vingtaine d'hommes. Mais généralement ses travaux se limitaient aux chantiers de la région de Bathurst. Intrigant pour gagner sa vie, on le trouve à Québec en avril 1918 où il fait l'achat de sept chevaux qu'il s'en vient revendre à bon prix. William avait déjà travaillé à Québec. En fait il était avec un compagnon de Bertrand parmi les ouvriers qui travaillaient au pont de Québec lorsque la travée du pont s'effondra.
Toutefois son implication dans les moulins remonte à 1910 alors qu'il construisit son premier moulin à Trudel: «William A. Pinet est à se bâtir un moulin qui marche par l'eau; c'est le quatrième du genre dans la paroisse; il y en a deux autres à la vapeur.»
Toutefois l'ère des moulins à l'eau tirait à sa fin. Lorsque le moulin des Simpson cessa ses activités, William fit l'acquisition du moulin et de l'engin. Ce moulin était un moulin à lattes situé sur la terre de Pierrot Haché. Mais Simpson avait acheté la maison de Joe à Augustin Godin de Trudel, donc voisin de William. C'est ainsi que William acheta le moulin et le fit transporter sur sa terre près du ruisseau. Le travail ne manquait pas. Durant l'hiver, le curé Stanislas Robichaud avait fait couper des poteaux pour clôturer la ferme de l'église qu'il se proposait de bien exploiter: «Cet hiver on a coupé 800 poteaux qu'on a charroyé aux moulins de MM Xavier Dumaresq et William Pinet pour une clôture sur la ferme de l'église.»
Malheureusement, les moulins étaient très exposés aux incendies: «La scierie de William Pinet a brûlé le vendredi 13 septembre (1935). Pertes S10,000.» Mme Edith raconte: «Quand le moulin a brûlé, ma fille Betty était dans mes bras. Avec la bouilloire à vapeur ça faisait un train d'enfer. On entendait ça de Paquetville. Des hommes de bois comme Thomas et Elisée Gauvin entendaient ça de Paquetville et disaient: il doit y avoir un moulin qui brûle. Aussitôt le Père Stan Robichaud est venu voir mon mari et lui a donné dix dollars pour l'encourager à racheter un moulin. Peu après, on a entendu dire que les religieuses de Vallée-Lourdes avaient un moulin à vendre. Mon mari en a fait l'achat. Il était habitué aux moulins. Quand je me suis mariée en 1928, il avait déjà son moulin qui faisait des traverses de chemin de fer. Le moulin était au bord du ruisseau, juste ici en bas de la maison. Le bois était empilé dans la cour. Il employait sept hommes en moyenne, car il fallait au moins trois employés pour que les hommes aient droit à la compensation. Quand William est mort en 1958, le moulin a fermé. 11 est resté inutilisé plusieurs années, car je ne voulais pas le laisser aller morceau par morceau. Je l'ai finalement vendu à un gars de Maisonnette.»
William était un travailleur infatigable pour ses intérêts, mais avait aussi le sens de la communauté. Lorsque le 5 juillet 1909 la Société l'Assomption organisa la succursale Paquet no 92 avec 32 nembres, on trouve le nom de William Pinet comme deuxième commissaire-ordonnateur.
En plus de procurer du travail aux habitants par son entreprise, William était d'une grande charité. Son épouse Edith se souvient de sa générosité pour les pauvres qu'il comprenait: « M. Pinet - c'est ainsi que je l'ai toujours appelé - m'a toujours supporté dans mon travail. J'ai été pendant dix ans sans recevoir un sou de mes visites aux malades, car les gens ne pouvaient pas faire plus. M. Pinet ne m'a jamais demandé si les gens m'avaient payé lors de mes visites aux malades. Quand il y avait un décès, c'est lui qui faisait les cercueils pour les morts du voisinage.
Ses contributions à l'église pendant la durée de la construction sont également remarquables, il avait décidé de faire don de la statue extérieure en haut de la façade de l'église. Quand la statue est arrivée, William ne l'aimait pas, car elle avait, dit-il, les bras croisés. Pour lui, c'était le symbole de paresse, et il en voulait une dans une pose plus dynamique qui serait une invitation au travail. C'est ainsi que fut posée au sommet de l'église la belle statue du Sacré-Coeur de Montmartre.
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Tous les efforts sont faites pour faciliter la lecture des informations généalogiques. Pour l'instant, ces informations sont affichées en français. Je suis à chercher une solution pour rendre le site bilingue.
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